Des électrodes, positionnées à une hauteur nous laissant juste le passage à l'air libre, contrôlent la remontée des eaux à ces deux siphons. Elles sont raccordées sur une ligne sécurité fonctionnant sur batterie, si suite à une panne ou une coupure de courant, l'eau remonte et remplit ces siphons à nouveau. A son contact, elle déclenche une siréne, en tête de l'opération, nous prévenant du danger et nous laissant juste le temps du retour. De plus, la siréne est modulée. Si elle fonctionne et s'arrête par intermittence de cinq secondes, elle nous indique que c'est le quatrième siphon qui se ferme et se remplit! Si elle fonctionne en continu, c'est celui de' 100m. Toutes les pompes peuvent fonctionner en même temps en cas de problèmes et de secours.
En effet, en cas de fermeture, nous nous trouvons bloqués entre le cinquième siphon et le sixième, celui de Barnarac, et la quantité d'air nous est comptée. Nous l'avons estimée à vingt-quatre heures, après quoi c'est l'asphyxie. C'est grâce à cette installation sophistiquée et seulement grâce à celle -ci que nous allons risquer cette tentative, moi même et mon compagnon Pierre Sido.
-13 juin : nous essayons la pompe Kopp en pompant la source extérieure du vallon de Barnarac, qui sort épisodiquement au pied d'un grand arbre.
Nous réussissons à parcourir 75m dans ce réseau qui est un trop-plein du grand siphon de Barnarac.
-10 juillet : nous reprenons les préparatifs à la Beaume Robert et descendons 300m de tuyau.
A partir de ce moment, on pouvait s'aventurer dans le réseau après avoir mis l'installation en état de sécurité et d'alerte. Un seul homme peut s'aventurer en toute sécurité dans un tel réseau. En tête de l'exploration, avançant la pompe au fur et à mesure du vidage, la sirène à coté de lui en état d'alerte. Celui-ci sait tout ce qui se passe sur le réseau. Si la sirène se déclenche, il sait, par la modulation du bruit, quel est le siphon qui est en train de se fermer. A ce moment, il doit rebrousser chemin.